L'équation des géodésiques en relativité générale. |
Pardonnez mon acrimonie (ou mon sens de la provocation intellectuelle) et lisez la suite. Un monsieur s'approche de notre atelier initialement dédié à l'interaction lumière-matière et engage la conversation avec une question portant sur la relativité générale. Je joue le jeu et pour présenter le concept d’espace-temps courbé invoque quelques poncifs à propos de géodésiques. J’explique que, par exemple, le chemin le plus court à la surface d’une sphère n’est pas la "ligne droite" obtenue par projection sur un plan, c’est d’ailleurs pourquoi les vols Paris-New York passent plus près du pôle nord au lieu de suivre les parallèles. Ce à quoi il rétorque : « je ne vous crois pas ». Pris de court, je propose pour toute réponse un « faites le calcul et vous verrez ». Mais au fond, quel espoir avais-je, avec cette réplique extrêmement maladroite, qu’un amateur, même de bonne volonté, s’attelât à la résolution d’un problème de niveau universitaire [1] en rentrant chez lui, surtout si ledit individu abordait les résultats des mathématiques non sur le plan de la logique mais sur le mode de la croyance ?
Ainsi, d’après l’auteur, il doit exister dans la société un groupe fermé de scientifiques appartenant au cercle défini de ceux qui partagent la même activité professionnelle, sous la règle stricte, quoique non écrite, de ne jamais faire appel, en matière de science, aux chefs d'État ou à la masse du public. "Les membres du groupe, en tant qu'individus et en vertu de leur formation et de leur expérience commune, doivent être considérés comme les seuls connaisseurs des règles du jeu ou d'un critère équivalent de jugement sans équivoque" (chap. 12). Douter de ces critères mettrait en péril l'unité de la science. Effrayant ou nécessaire ?
[1]
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quation_des_g%C3%A9od%C3%A9siques
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