dimanche 7 février 2021

La COVID-19 n'est pas une pandémie.

 Le triomphe de la mort, Pieter Brueghel l'Ancien (1562)

Dans l'éditorial du 26 septembre 2020, Richard Horton, le rédacteur en chef de The Lancet, affirmait que la (le ?) Covid-19 n'est pas une pandémie mais une "syndémie". C'est à dire un ensemble de relations entre le virus, des conditions biologiques et des inégalités sociales qui pré-existaient à son irruption dans nos vies il y a maintenant un an. Cet article a été à mon avis trop peu relayé en France alors qu'il est brillant, notamment grâce à sa simplicité. En plus il ne fait qu'une page. Je l'ai donc traduit ici en Français pour que nous puissions en discuter. Voici ses mots :

« Alors que l'on approche du million de morts causés par la covid-19 au niveau mondial, force est de constater que notre vision de la gestion de cette épidémie liée à un nouveau type de coronavirus semble trop limitée. La cause de cette crise est généralement imputée a une maladie infectieuse. Toutes nos interventions sont focalisées sur la rupture des liens de transmission du virus, afin de contrôler sa propagation.Jusqu'ici, la "science" qui a guidé les gouvernements a été majoritairement conduite par des experts en modélisation des épidémies et par des spécialistes des maladies infectieuses qui, comme de juste, ont conçu le présent problème de santé publique en des termes vieux de plusieurs siècles, sur le modèle de la peste. 

Mais ce que nous avons appris jusqu'à présent montre que la caractérisation de la covid-19 n'est pas si simple. Deux types de pathologies interagissent au sein de populations spécifiques - les infections avec syndrome respiratoire aigu liées au SARS-CoV-2 d'une part et, d'autre part, un ensemble de "pathologies non transmissible" (PNT). Ces pathologies s'agrègent dans certains groupes sociaux selon la même répartition que les inégalités qui traversent nos sociétés.

Leur regroupement sur un fond d'inégalités socio-économiques exacerbe les effets néfastes des deux catégories décrites plus haut. La covid-19 n'est pas une pandémie. C'est une syndémie. La nature syndémique de la menace à laquelle nous devons faire face implique une approche plus nuancée de la santé de nos concitoyens et de leur protection.

La notion de "syndémie" a été conçue par Merril Singer, un anthropologue de la médecine Américain, dans les années 1990. Accompagné par Emily Mendenhall et ses collègues, il écrivait notamment en 2017 dans The Lancet qu'une approche syndémique permet de révéler des interactions biologiques et sociales importante dans la détection et le traitement des maladies ainsi que leur intégration dans les politiques de santé publique. 

Réussir à limiter les maux causés par le virus SARS-CoV-2 impliquera vraisemblablement la reconnaissance du rôle des PNT et des inégalités socio-économiques dans la syndémie. Car une syndémie n'est pas une simple comorbidité. Elle se caractérise par des interactions entre des pathologies et des états sociaux qui augmentent les risques sanitaires encourus par les individus. Dans le cas de la covid-19, réduire les PNT est un prérequis pour juguler correctement la propagation du virus. Comme l'a montré notre récent rapport sur les PNT d'ici 2030, bien que le taux de mortalité lié aux PNT soit en baisse, son rythme de décroissance demeure encore trop lent. Le nombre total de personnes vivant avec une maladie chronique augmente. 

Traiter la covid-19 signifie d'abord traiter l'hypertension, l'obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires et respiratoires chroniques, le cancer ... Accorder davantage d'attention aux PNT ne doit pas être l'apanage des seuls pays riches. Dans leur rapport publié la semaine dernière, Gene Bukhman et Ana Mocumbi ont également ajouté aux PNT les morsures de serpents, l'épilepsie, les maladies rénales, la drépanocytose ... Aujourd'hui, pour le milliard de personnes les plus pauvres au monde, cette liste regroupe plus d'un tiers des risques auxquels ils sont confrontés. Ce rapport à montré que dans la prochaine décennie, l'accès à des soins abordables et efficaces pourrait éviter presque 5 millions de morts parmi les populations les plus pauvres du monde. Et cette estimation ne tient pas compte de la réduction des risques liés au covid-19.

L'une des conséquences les plus importantes de cette vision de la covid-19 en tant que syndémie est la mise en évidence de son origine sociale. La vulnérabilité des citoyens les plus âgés; les Noirs, les Asiatiques, et les minorités ethniques; enfin, les ouvriers les moins bien payés et avec le moins de protection sociale mettent tous en évidence un fait jusqu'alors trop peu reconnu : quelle que soit l'efficacité d'un traitement ou d'un vaccin, une solution strictement "biomédicale" au covid-19 ne mènerait qu'à l'échec. 

A moins que les gouvernements ne mettent en œuvre des politiques publiques et des programmes de réduction des disparités socio-économiques profondes, nos sociétés ne seront jamais vraiment à l'abri du covid-19. Ainsi que l'ont écrit Singer et ses collègues en 2017, "une vision syndémique donne une orientation très différente à la médecine clinique et à la santé publique en mettant en évidence le fait qu'une approche intégrative du traitement et de l'analyse des pathologies peut se révéler bien plus fructueuse que le simple contrôle d'une épidémie basée sur le traitement individuel des patients". J'y ajouterais encore un avantage. Nos sociétés ont besoin d'espoir. La crise économique grandissante ne sera pas résolue par un médicament ou un vaccin. Il ne faut rien de moins qu'un renouveau national. Considérer la covid-19 comme une syndémie nous invite à une vision plus large, embrassant à la fois l'éducation, l'emploi, le logement, l'alimentation et l'environnement. Voir la covid-19 seulement comme une pandémie exclut la possibilité d'un tel programme, plus ambitieux mais ô combien nécessaire.»


mercredi 9 septembre 2020

Ethique computationnelle : un oxymore ?

 

Je viens tout juste de finir d'écrire et de soutenir un mémoire sur l'éthique de l'intelligence artificielle. Au terme de cette année de reprise d'études me voilà donc officiellement titulaire d'un Master 2 d'Histoire et Philosophie des Sciences de l'Université Paris 7.

Un vieux rêve qui se réalise. La possibilité d'étudier l'histoire et la philosophie des sciences dans un cadre universitaire est une expérience d'une valeur considérable. L'interaction avec des historiens, des philosophes et des sociologues ouverts à la recherche pluri- et inter-disciplinaire m'a énormément apporté, à tous points de vues.

Ce mémoire s'intitule :

Vous pouvez accéder librement au manuscrit final au format .pdf, validé par l'université, en cliquant sur le titre ci-dessus ou via 🠞🠞🠞 ce lien 🠜🠜🠜. Je l'ai mis en ligne via ma page "ResearchGate" afin de le rendre public et de lui associer un DOI officiel.

Pour avoir un aperçu rapide des arguments qui y sont développés, le résumé en page 3 et l'introduction générale, à partir de la page 7, seront utiles. 

Pour faire court, les questions sous-jacentes sont : l'éthique peut-elle se résumer à un calcul algorithmique ? Ou encore : peut-on déléguer des décisions à caractère éthique à des machines ? Si oui, comment ?

Je n'en dirai pas davantage ici, pour vous donner envie de télécharger le manuscrit 😉, et je reste bien-sûr ouvert à toute discussion concernant ce travail.

A bientôt, 

Clément.

 


vendredi 29 mai 2020

Coronavirus et gestion de crise : autant d’avis que d’experts ?

Différents scenarios possibles. Mais avec quelles données sont-ils élaborés ? source
Alors que les connaissances sur le coronavirus restent encore partielles et ne cessent d’évoluer, nous assistons, à travers le prisme médiatique, aux développements de sciences « en train de se faire ». Dans cette cacophonie, les injonctions contradictoires se sont multipliées, laissant apparaître de profonds dissensus entre les experts. Pour Jonathan Fuller, professeur de philosophie de la médecine à l'université de Pittsburgh, ces désaccords ont pour origine la pluralité d'approches et d'écoles au sein même des scientifiques.

mercredi 27 mai 2020

/!\ ERRATUM /!\ De Maxwell à la microphysique

Il y a un an et demi, j'écrivais cet article, à propos de l'hypothèse selon laquelle la notation vectorielle aurait joué un rôle dans les découvertes de Maxwell et la diffusion de ses idées. J'ai eu cette année l'occasion d'en discuter avec un professeur d'Histoire des Sciences de l'Université Paris 7, un des meilleurs spécialistes de la question de la naissance de la théorie électromagnétique (EM) d’Ampère à Maxwell puis Einstein.

jeudi 29 août 2019

Amazonie en flammes : Le naturalisme occidental incompatible avec l'écologie ?


Cartographie des incendies en Amazonie : une représentation typiquement naturaliste du drame (notamment via l'abstraction et la quantification de l'espace physique, considéré comme généralisable dans sa mathématisation). Source : https://www.courrierinternational.com/article/bresil-en-amazonie-la-deforestation-lorigine-des-flammes
Le naturalisme, cette conception née en Europe au tournant du XVIIème siècle selon laquelle les humains constituent une sphère séparée du reste du monde, semble incapable de faire de la nature un enjeu politique et ne conçoit le milieu environnant que comme un simple gisement de ressources.

jeudi 8 août 2019

De l’anthropologie à l’épistémologie II : Emergence et diffusion du naturalisme dans les images et la culture visuelle.


Axonmétrie N°1 : Savane. (Guillaume P., 2019). 
Image utilisée avec l’aimable autorisation de Guillaume, dessinateur et auteur du blog https://jedessinedesanimaux.com/ où vous pourrez retrouver l’intégralité de son travail.
D'un point de vue anthropologique, les images ont la capacité d'anticiper des phénomènes qui n'apparaissent que plus tard sur le plan discursif. L'émergence du naturalisme en occident se repère ainsi dans la peinture dès le XVème siècle alors qu'elle ne s'exprime dans le discours qu'à partir du XVIIe siècle. Voyons comment Descola décèle le changement d’ontologie qui, de l'analogisme au naturalisme, révolutionna la pensée scientifique européenne. 

lundi 1 juillet 2019

De l’anthropologie à l’épistémologie I : les quatre ontologies de Philippe Descola.


Philippe Descola, La composition des mondes, par delà nature et culture.
Philippe Descola en équateur, 1976.
Comment se construisent et se composent nos connaissances à propos du monde ? La réalité est-elle une extériorité unique, donnée une fois pour toute et dont il suffirait, pour la connaître, de faire un relevé expérimental selon des critères objectifs ? Ou au contraire, la valeur de vérité du discours explicatif qu’il est possible de tenir à son égard dépend-elle (au moins en partie) de représentations culturelles locales ? 

samedi 27 avril 2019

La science : une paréidolie ?

Visage, Mars, Paréidolie.
Le visage sur Mars, un exemple célèbre de paréidolie. 
Paréidolie : «Type d’illusion qui fait qu’un stimulus vague ou ambigu est perçu comme clair et distinct par un individu. Autrement dit, tendance instinctive à trouver des formes familières dans des images désordonnées » (source : https://fr.wiktionary.org/wiki/par%C3%A9idolie)

vendredi 22 mars 2019

Un arbre qui tombe II (philosophie à coups de marteau avec Nietzsche et Clément Rosset)


Qu'y a-t-il de l'autre côté du miroir de nos représentations du monde ?
Deuxième partie de la réponse à la question : « un arbre qui tombe fait-il du bruit s'il n'y a personne pour l'entendre ?». Descente dans les profondeurs de l'objectivité.

mercredi 13 mars 2019

Un arbre qui tombe dans une forêt fait-il du bruit s'il n’y a personne pour l’entendre ? (réponse avec Kant, Spinoza et Nietzsche)


Un arbre qui tombe. Ou la représentation d'un arbre qui tombe ? Qu'en pensent les maîtres Zen qui discutent dans la forêt ?
Nombreux sont ceux qui, d’une réponse cinglante, lapidaire et péremptoire, briseront en deux cette énigme classique pour en jeter un morceau dans les poubelles de la perte de temps philosophique et l’autre dans les bennes à ordures de la masturbation intellectuelle.

jeudi 7 mars 2019

50 nuances de réalisme

Figure 1 : Carte du voyageur métaphysique en contrée réaliste. Source : http://philosophy-in-figures.tumblr.com/

Voici venir la question la plus importante de la science, à savoir : « Est-ce qu’on a un financement ANR pour ce projet ? ». Ah non, pardon. Je voulais dire : « Nos théories décrivent-elles vraiment la réalité ? »

dimanche 3 mars 2019

[L'art du troll #3]

- Papa, c'est quoi les sciences naturelles ?

- Et bien c'est notre façon rationnelle d'étudier l'univers, qui est composé de matière et de produits de la matière.

- Et c'est quoi la matière ?

- C'est ce que les sciences étudient, je viens de te le dire ! T'avais pas entraînement de foot aujourd'hui toi ?


[L'art du troll #2]




Le naturalisme, c'est à dire le principe philosophique qui sous-tend l'édifice des sciences modernes en occident, est une attitude qui entremêle à l'égard du monde un désir de connaissance et de conquête.

[L'art du troll #1]


« On calcule qu'au moyen âge les gens ne travaillaient guère plus de la moitié de l'année. Il y avait cent quarante et une fêtes chômées.

vendredi 1 mars 2019

Face à l’avenir III : Qu’une humanité soit !

Basquiat, Riding With Death, 1988
« On va quand même pas faire des enfants dans un monde pareil !? » Pour Hans Jonas, le droit que nous avons de faire exister des êtres semblables à nous sans leur demander leur avis repose sur l'obligation de leur accorder par avance un droit d'accusation rétroactif.

mercredi 13 février 2019

Peut-on modéliser mathématiquement les systèmes sociaux ?


Au loin, un gros nuage de gaz lacrymogène lors l'acte IV des manifestations des gilets jaunes. La physique statistique en décrit le comportement à partir des molécules qui le composent, mais est-il possible de faire de même avec les individus et leur action collective ?
Voici une vaste question qui est au cœur de la relation entre pouvoir politique et technosciences. La cybernétique de Norbert Wiener a tenté d'y répondre dès les années 1940, mais avec quels résultats ?

mardi 15 janvier 2019

Max Weber et le désenchantement du monde.


Du monde clos à l'univers infini, le désenchantement du monde.
Du monde clos à l'univers infini, du cosmos ordonné mais mystérieux aux explications causales de la raison, le désenchantement du monde ne cesse de se déployer.
Considéré comme l'un des pères fondateurs de la sociologie, Max Weber (1864-1920) est à l'origine d'un concept auquel l'actualité scientifique et technique confère peut-être une pertinence nouvelle : le désenchantement du monde.

vendredi 4 janvier 2019

Face à l’avenir II : Quelle éthique pour l’effondrement ?


 
Rapport Meadows, effondrement, Turner.
Fig.1 : Tendance à l’effondrement prédite par les simulations du rapport Meadows (1972). Cliquer pour agrandir : à partir de 2030, la population mondiale commence à décliner suite à l'effondrement de la production industrielle, de la nourriture, des ressources et en raison de l'augmentation drastique du taux de pollution.
Deuxième volet de la trilogie. Je parlerai ici de l'éthique développée par Hans Jonas et de ses applications face au risque d'effondrement généralisé prédit par le rapport Meadows de 1972.

lundi 10 décembre 2018

Retour sur la voiture autonome


 
Voiture autonome, troisième révolution industrielle, NTIC et slip connecté.
Le beau gosse du futur, vêtu d'un slip connecté (non visible à l'image), se rend dans son open-space "au volant" de sa voiture autonome. Étrangement, il lit un livre (probablement le catalogue papier des slips connectés Gucci) et a laissé son smartphone de côté le temps de la photo. De plus, il n'a pas l'air d'être coincé dans les embouteillages à porte d'Orléans vu la vitesse des arbres qui défilent derrière la vitre.
Après plusieurs sollicitations de mes lecteurs, je développe ici brièvement quelques notions abordées dans mon précédent article.

mardi 4 décembre 2018

Face à l’avenir I : analyse critique de la voiture autonome.

La voiture autonome : le cheval de Troie du techno-libéralisme ?

Premier volet d'une trilogie consacrée à l’orientation axiologique des sciences et techniques dans le cadre de la troisième révolution industrielle.

mercredi 14 novembre 2018

Ma dépression en 180 secondes.

 
Ma thèse en 180 secondes
Un clin d'oeil aux futurs docteurs en pharmacie.
Malgré son contenu scientifique limité, le concours d’éloquence « Ma thèse en 180 secondes » (MT180) est très instructif puisqu'il présente exactement ce qu'une thèse n'est pas.

mercredi 17 octobre 2018

D’autres sciences sont-elles possibles ? Introduction à la pensée de W.V.O. Quine.

Ilustration : John Berkey
Si une lointaine planète abritant une civilisation extraterrestre avancée était découverte, ses habitants pratiqueraient-t-ils une science comparable à la nôtre ?  

mardi 9 octobre 2018

La devinette du jour : de l'importance de la notation.

 
Les équations de Maxwell
Fig. 1 : Un célèbre système de 20 équations différentielles à 20 inconnues, que tous les étudiants physiciens connaissent ...
Demandez à un ingénieur ou à un physicien ce que représente l'aride et imposant système d'équations différentielles de la Fig.1. Question piège. Il s'agit pourtant de l'un des monuments de la physique moderne, que les étudiants de premier cycle universitaire connaissent bien, mais pas nécessairement sous cette forme ...

mardi 2 octobre 2018

De l’influence de la religion dans la construction de la physique classique. La vérité est-elle une croyance ?


Friedrich Nietzsche, le Gai Savoir.
Friedrich Nietzsche. La plus imposante moustache de la philosophie occidentale.
Tout le monde connaît les grandes lignes de l’aventure épistémologique qui nous a menés, depuis le XVIIème siècle, aux connaissances si vastes et précises dont nous disposons aujourd’hui sur notre environnement et sur l’univers en général. 

lundi 17 septembre 2018

De l’influence de la religion dans la construction de la physique classique. Matérialisme vs. Naturalisme.

Clément Rosset, l'Anti-Nature, Logique du Pire
Derrière ses airs de tenancier jovial, Clément Rosset (1939-2018) était l'un des "objets singuliers" de la philosophie Française contemporaine. On se propose de rendre ici un petit hommage à ses ouvrages consacrés à la Nature et au Hasard.

Dans les cercles universitaires les plus fortement marqués par l’héritage du positivisme logique, les sciences sont généralement présentées aux étudiants comme détentrices de la vérité, de l’autorité, des absolus et finalement de la seule véritable autorité absolue. 

mardi 21 août 2018

Quelle est cette aliénation que produit la Technique ?


Guledry, le laminoir.
Le laminoir, par Ferdinand Joseph Gueldry (1858-1945)

Les lignes qui vont suivre présentent un essai sur le thème de la technique et de ses implications sociales. Cette réflexion est inspirée par la lecture de trois penseurs issus de la tradition continentale : Hannah Arendt, Jacques Ellul et Jürgen Habermas. 

mercredi 8 août 2018

Cargo Culte : témoignage et plaidoyer en faveur de l'enseignement de l'épistémologie et de l'histoire des sciences.


Richard Feynman bongo
Richard Feynman (Nobel de Physique 1965) jouant du Bongo

A l’issue de la seconde guerre mondiale, lorsque les troupes Alliées quittèrent leurs bases dans les îles du Pacifique sud, les populations locales, qui les avaient côtoyées et observées, commencèrent à se livrer à d’étranges rituels.

jeudi 12 juillet 2018

Les Armes électromagnétiques Russes pendant la guerre Froide

Radar Daryal Pechora
Un radar Daryal sur la station de Pechora dans le Nord de la Russie.
Lors d’une très récente visite dans les archives d’un laboratoire de recherche scientifique publique, j’ai eu la surprise de découvrir un ancien rapport d’état de l’art traitant des armes électromagnétiques (EM). Établi par une agence indépendante en 1988, on y apprend qu’il y a 30 ans déjà, auraient existé de nombreuses techniques militaires effrayantes utilisant les ondes EM à des fins létales.

samedi 5 mai 2018

Jürgen Habermas, "La technique et la science comme idéologie" (feat. Kate Winslet)

Kate Winslet, Jurgen Habermas, la technique et la science comme idéologie.
Kate Winslet a des choses à vous dire sur l'idéologie technocratique. La suite va vous étonner.
Notes de lectures prises à la volée sur un texte aujourd'hui fondamentalement subversif. Les derniers paragraphes sont particulièrement pertinents pour comprendre les crises actuelles. Et il y a Kate Winslet.

samedi 28 avril 2018

3050 civilisations extraterrestres, et moi et moi et moi !



Téléscope spatial Kepler
Vue d'artiste du téléscope spatial Kepler.
Les données récemment recueillies par le télescope Kepler ont été utilisées pour simuler la probabilité de présence d’une vie extraterrestre dans la Voie Lactée. Les résultats indiquent l’existence possible de très nombreuses civilisations technologiques, mais dans quelle mesure ces estimations sont-elles fiables ?

mercredi 25 avril 2018

Thomas Kuhn, "La structure des révolutions scientifiques" : commentaires et notes de lecture 2/2.

Thomas Kuhn, changement de paradigme et révolution scientifique
Une science cyclique plutôt qu'une progression linéaire vers "la vérité" ?
Suite et fin des notes de lecture prises sur cet ouvrage classique. Les derniers chapitres sont particulièrement pertinents dans leur remise en question des idées préconçues à propos de la pratique scientifique.
T. Kuhn, La structure des révolutions scientifiques,  trad. L. Meyer, Paris, Flammarion, 1983.

Thomas Kuhn, "La structure des révolutions scientifiques" : commentaires et notes de lecture 1/2.

Thomas Kuhn, changement de paradigme.
Attention : changement de paradigme en vue.
Notes et commentaires de lecture pris à la volée lors de la découverte de ce classique de l'histoire des sciences. Simple et rapide à lire, il offre une première alternative efficace à la vision positiviste universitaire.
T. Kuhn, La structure des révolutions scientifiques,  trad. L. Meyer, Paris, Flammarion, 1983.

lundi 23 avril 2018

Notre responsabilité politique face à la question des technosciences.

CERN, LHC, détecteur Atlas
Une partie du détecteur ATLAS au CERN
Afin de comprendre l'un des aspects essentiels de notre responsabilité collective face au futur, il importe de questionner notre rapport à la science à travers les liens étroits qu’elle entretient avec le progrès technique.

Nuit des chercheurs, nuit des profanes.

 L'équation des géodésiques en relativité générale, nuit des chercheurs
L'équation des géodésiques en relativité générale.
Septembre 2016, c'est la "Nuit des chercheurs", une rencontre annuelle organisée entre les tout-puissants savants et la masse informe du grand public, avide d'explosions chimiques, de drones et de citations apocryphes d'Albert Einstein.